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Grossesse

Bien vivre sa grossesse après 45 ans

Un enfant après 45 ans, voire après 50 ans… Les grossesses tardives sont de plus en plus fréquentes.

Des maternités possibles sur le plan physiologique ou médical, mais qui exposent à de nombreux risques.

Gros plan sur les précautions à prendre pour protéger la maman et l’enfant.

Par l’effet de mode peut-être (Madonna, Halle Berry, Monica Bellucci…), mais surtout du fait de l’évolution de la société et des techniques médicales, on devient maman pour la première fois de plus en plus tard en France, à un âge moyen actuel de 28 ans pour la première naissance.

Ainsi, chaque année, près de 30 000 femmes deviennent mères après 40 ans, alors qu’elles n’étaient que 8 600 en 1980.
Et 1 500 le deviennent après 45 ans. Des grossesses dites tardives dès lors qu’elles dépassent 45 ans, qui, certes, représentent un espoir pour les femmes en demande de maternité, mais qui exposent à de nombreux risques pour la maman comme pour l’enfant.

Rappelons d’ailleurs que la Sécurité sociale ne prévoit plus le remboursement intégral des frais de PMA après l’âge de 43 ans.

Risques maternels accrus

Les grossesses tardives entraînent pour la maman un important risque de diabète (21 % des grossesses) et d’hypertension artérielle (28 %) après 45 ans.

Rappelons que l’hypertension artérielle pendant la grossesse s’accompagne d’un risque d’hématome rétro-placentaire, dangereux pour l’enfant, et d’accidents vasculaires ou d’embolies chez la maman.

Accouchement prématuré

D’après une étude israélienne, passé 45 ans, le temps de gestation diminue (37,6 semaines d’aménorrhée (SA – arrêt des règles) contre environ 39,5 habituellement) ainsi que le poids moyen de l’enfant   (2 684 g, contre 3 175 g).

Les accouchements prématurés sont plus fréquents (avant 32 semaines pour certaines), avec un risque accru de fausse couche au premier trimestre après 45 ans (plus de 50 %) et de mort in utero (4 enfants/1 000 entre 20 et 29 ans, contre 10/1 000 après 40 ans).

En clair, les enfants sont en retard de croissance et donc plus fragiles à la naissance.

Enfin, toujours d’après cette étude, les mamans de plus de 50 ans ont toutes eu recours à une césarienne, contre 68 % entre 45 et 49 ans.

Jumeaux et plus

Si la fécondité baisse après 30 ans et encore plus nettement après 40 ans, les grossesses multiples (jumeaux et plus) sont paradoxalement plus fréquentes après 40 ans, et ce, du fait d’un taux hormonal en FSH (hormone folliculostimulante) naturellement plus important, du recours à la procréation médicalement assistée (PMA) et des traitements médicamenteux qui favorisent l’ovulation.
À cet âge et plus encore après 50 ans, une grossesse multiple constitue un risque maternel supplémentaire par rapport à une grossesse multiple avant l’âge de 40 ans.

Anomalies chromosomiques

Avec l’âge, le risque de malformation fœtale augmente. Le risque de trisomie 21, estimé à 1/1 500 à 20 ans, est multiplié par plus de 10 chez les femmes de plus de 40 ans (1/130).
De son côté, l’âge du père constituerait également un facteur de risque de maladies chromosomiques (syndrome de Marfan, nanisme…) ou de schizophrénie.

L’importance du suivi

En cas de grossesse tardive, il est recommandé d’être suivie dans un centre spécialisé pour les grossesses pathologiques, même quand tout se passe bien. Une surveillance attentive et un suivi régulier de la grossesse sont impératifs à partir de 40 ans. Il faut donc suivre à la lettre les recommandations du médecin (dates de consultation, examens…), en ce qui concerne notamment le dépistage de la trisomie 21.

Rappelons que le dépistage comporte une échographie précoce à la 12 e  SA suivie à 22 SA, d’une échographie à la recherche d’anomalies morphologiques,   de la recherche des marqueurs sanguins de la trisomie entre 15 et 17 SA et d’une amniocentèse selon les cas. Le dépistage du diabète et de l’hypertension artérielle est indispensable. Comme pour toute grossesse, il faut également surveiller son poids, éviter les aliments salés et savoir se ménager (arrêt précoce de l’activité professionnelle si besoin est). Enfin, il est recommandé de s’allonger du côté gauche afin de ne pas comprimer la veine cave (veine profonde qui draine le sang vers le cœur).